Îles de la Madeleine: Se dépayser à la maison.

On commençait nos vacances estivales avec un tournoi de soccer dans le coin de Drummondville avec l’idée de traverser les lignes américaines et explorer le New Hampshire, le Vermont et le Maine par les routes secondaires. Nous avions fait quelques recherches et obtenu les tracés pour rejoindre les deux vieilles locomotives à vapeur dans le coin d’Alagash, ainsi que certaines routes millitaires comme la Bailey Hazent et la Puppy Dog Trail. En priorisant notre préparation sur nos destinations, nous avions oublié un léger détail : Les vaccins de notre chien n’étaient plus à jour et ceux-ci devaient être injectés au moins un mois à l’avance pour traverser aux États-Unis. Nous avons donc décidé de partir vers l’est au lieu du sud sans trop savoir où on allait vraiment. Nous étions en direction de Moncton quand nous avons eu l’idée d’aller aux Îles de la Madeleine si, bien-sûr, on réussissait à trouver une place sur le traversier. Un coup de fil plus tard et tout était réglé.

Le bateau partait de Souris sur l’Île du Prince Edward le lendemain matin et le retour au même endroit sept jours plus tard. Nous avons donc filé sur la route jusqu’en soirée afin d’être plus relax le lendemain. Quelques véhicules étaient déjà stationnés à l’aréna pour la nuit en attendant leurs départs mais nous avons préféré s’installer sur le bord de la côte pour jouer un match de soccer avec les enfants et profiter de la grève. La traverse d’une durée de trois heures était particulièrement plaisante. Nous avons pu prendre l’air sur le pont avec notre chien pendant que les enfants profitaient de la petite salle de cinéma.  

Les îles, et surtout leurs habitants, sont des plus accueillants. Immédiatement débarqué du bateau, quelques locaux assis sur un bloc de béton nous saluaient de la main. J’étais prêt à parier qu’ils connaissaient l’horaire des départs et arrivées par cœur et étaient présents à chaque fois. Après une petite virée dans le coin de Havre Aubert, la journée était déjà bien entamée et il était temps de trouver un endroit pour dormir. L’application Ioverlander nous donnait plusieurs possibilités et nous avions opté pour un stationnement près des dunes à l’entrée du banc. Un autre véhicule était déjà sur place et semblait installé pour la nuit. Le soleil se couchait lentement à l’horizon et nous étions entrain de préparer le souper tout en se demandant pourquoi les occupants de l’autre véhicule restaient à l’intérieur car la température était très agréable et le ciel de toute beauté. Cinq minutes plus tard, la réponse à cette question avait pris la forme d’un nuage noir de milliers de moustiques qui avaient trouvé de la chaire fraîche. Nous avons transféré nous aussi dans le véhicule aussitôt le matériel rangé. La tranquillité était revenue au matin et nous avons eu la chance d’avoir la visite de spécialistes environnementaux durant la préparation de notre déjeuner. Ils ont pris le temps de nous expliquer de quelle façon ils reconstruisaient les dunes afin de préserver les habitats naturels et les berges. Leur passion était contagieuse et les informations pertinentes.

Lorsque les marées le permettent, il est possible de se rendre au bout du banc en passant par l’étendu de sable qui émerge de l’eau mais n’oublier surtout pas de revenir avant que l’eau ne vous emprisonne. Notre véhicule étant assez lourd, nous avons préféré ne pas se risquer cette fois-ci. Nous sommes plutôt allés cueillir du sable magnétique sur les plages de l’anse du bassin. Il est possible de se procurer un aimant à la boutique des Artisans du sable qui à elle seule, en vaut le déplacement. Le sable magnétique est facile à récupérer même s’il se mélange avec le sable noir mais attention à vos pieds et surtout aux pattes de votre animal de compagnie lorsque le soleil est de la partie. Notre Bouvier Bernois l’a appris à ses dépends et je vous garanti qu’elle a été très sage pour le reste du voyage.

Nous avons pris la direction de l’Étang du Nord le lendemain. Une odeur nauséabonde flottait dans l’air dans le secteur et ce n’est que rendu sur la plage en face de l’ile aux goélands que nous avons compris pourquoi : une baleine était échouée sur la côte depuis quelque temps. La carcasse était en décomposition avancée et les températures chaude des derniers jours avaient accéléré le processus. Question de faire passer cette odeur qui nous avait collée dans le nez, un petit arrêt à la micro-brasserie ”À l’abri de la Tempête” était requis. Les spécialités de la place, les palabres comme ils les appellent, sont des bières de saison brassées en petite quantité dont le goût peut varier d’une fois à l’autre. Leur éventail de produit conviendra certainement à tous et chacun. Ce dernier arrêt complétait notre exploration de la partie sud des Iles dont nous avions sillonné toutes les routes secondaires possibles.

Un arrêt de deux jours au camping du parc de Gros-cap nous a permis de s’installer un peu plus et faire quelque bon repas sur feu de bois en plus de profiter d’une expédition de Kayak qui explore les grottes environnantes. Cette dernière activité fut très appréciée par toute la famille et je le recommande fortement. La proximité du camping nous a aussi permis d’aller marché sur la principale de Cap-aux-Meules ou est situé le débarcadère du traversier.

Il était maintenant temps de reprendre la route vers le nord pour aller visiter Grande entrée avant de revenir voir un dernier coucher de soleil dans les dunes de Fatima. Un autre arrêt gastronomique s’impose au fumoir d’antan dans le secteur de Pointe Basse : le hareng fumé mariné est un vrai délice surtout accompagné d’une bonne bière locale. C’était la fête au quai d’à côté car la pêche aux homards venait de terminer et les pêcheurs s’étaient regrouper pour jouer de la musique, boire et chanter.

Nous avions tous le goût de se dégourdir et quelques personnes rencontrées auparavant nous avaient parlé d’une randonnée pédestre sur l’Île Boudreau.  Cette courte randonné nous avait apportés sur une pointe donnant sur le bassin aux Huîtres. De cet endroit, on pouvait apercevoir un chemin sablonneux qui se rendait jusqu’à l’autre côté du bassin et c’est à cet endroit qu’on a décidé de dormir la nuit venue. Au retour de notre randonné, nous avons rejoint le chemin qui menait sur le bord du bassin assez facilement avec notre véhicule mais le reste du sentier s’avérait de plus en plus sablonneux. Ne sachant pas trop la bonne direction à prendre pour arriver à l’endroit que nous avions vu auparavant, notre manque de momentum a fait en sorte que le camion s’est enlisé. Avec les plaques de désensablages, beaucoup de pelletage et une diminution de la pression des pneus, on a réussi à s’en sortir et croyez-moi que je n’ai pas lâché l’accélérateur temps et aussi longtemps  que notre véhicule n’était pas rendu sur la berge plus ferme. Il y a quand même pire situation que d’être pris dans le sable sur le bord de l’eau par une belle journée ensoleillée mais avec un poids de plus de 8000 lbs, la marge de jeu de notre véhicule est beaucoup plus mince. Une fois sur place, on a pris le temps de s’installer sur le bord du bassin tout en s’assurant que la marée ne viendrait pas nous chatouiller durant la nuit.

Il ne restait qu’une seule journée complète avant de reprendre le bateau et il était temps de profiter pleinement des plages des Îles. La batture de Pointe-aux-Loups était l’endroit parfait. Plusieurs petites entrées donnaient accès à la plage directement de la route principale. Nous avons donc eu notre plage privée pour la journée et en avons profité pleinement. Le secteur de Fatima est reconnu pour ses couchers de soleil, il était donc impératif de terminer notre escapade à cet endroit. Plusieurs résidents vont même s’y installer avec leurs roulottes entre les dunes. Nous en avons profité pour faire un petit inventaire de nos réserves et un peu de classement avant de reprendre le bateau. C’est cette soirée-là que nous avons disputés notre première partie de Beach Baseball qui est devenu depuis, notre sport officiel de voyage. Il s’agit de frapper une balle en velcro avec un bâton de bois de mer et il faut l’attraper avec une raquette aussi en velcro. Les règlements sont similaires qu’au Baseball mais il n’y a pas vraiment de gagnants ni de perdants. Notre dernière partie s’est terminée assez abruptement l’été dernier au Nouveau-Mexique quand un des enfants est tombé sur une talle de cactus. Définitivement, ce sport est beaucoup plus agréable sur le bord de la plage.

Notre bateau nous attendait le lendemain matin pendant que les mêmes personnes assises au même endroit nous envoyaient encore la main pour notre départ. Peut-être que ce n’est pas l’endroit typique que les Overlanders ont tendance à rechercher mais les Îles de la Madeleine vous charmerons surement par ses habitants chaleureux et l’absence de notion du temps. Si vous avez besoin de décrocher de votre mode de vie quotidien qui vous étourdi juste à y penser, vous avez trouvé votre prochaine destination vacances!

Texte et photos: Expédition Nord Sud

2 réflexions sur « Îles de la Madeleine: Se dépayser à la maison. »

  1. Belle naration Jean-francois ,et ont met ce voyage sur notre liste.
    Quel était le probleme avec le sable magnétique pour ton chien?.
    Et il semble que tu puisse sortir ton animal sur le bateau ?
    A quel moment de l’année me suggère tu d’y aller.

    Merci pour les information que tu nous apporte ????????

    1. Bonjour Mario, Le sable noir absorbe tellement la chaleur lors des journées ensoleillées que notre chien s’est brulé les coussinets des pattes. Il est possible de sortir les chiens sur le pont du bateau durant la traversé. D’ailleurs, je tiens a corriger la durée de la traversé qui est plutôt de 5 heures et non 3 comme mentionné dans le texte. Nous avons profiter de température de 25 à 30 dégrées durant notre séjour milieu juillet. Je crois que la meilleure période pour visiter les Iles se situe entre début juillet et mi-septembre. Bon voyage!

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