🛠️ L’appréciation avant l’émotion
Récemment, au magazine, nous avons eu le privilège de couvrir un projet hors normes — une première au Québec, et à ma connaissance, au Canada aussi.
Frank est un bricoleur dans l’âme, un véritable artisan de la mécanique. Passionné de trail avancé depuis plusieurs années, il nourrit depuis plusieurs saisons une idée un peu folle. Quand il m’en a parlé pour la première fois, je dois avouer que ma réaction a été : « Ce serait génial… mais ça n’arrivera sûrement jamais. »
Trois ans plus tard, me voilà à tester avec lui le tout premier buggy off-road 100 % électrique, entièrement conçu et assemblé de A à Z dans son propre garage.

🖼️ Quand nous avons publié les images des tests — spectaculaires, soit dit en passant — les réactions ont fusé. Beaucoup de commentaires positifs, bien sûr, mais aussi quelques critiques, notamment de la part de gens moins ouverts d’esprit. Rien de surprenant : dès qu’on parle de véhicules électriques, les haters ne sont jamais bien loin.
Je pense que ce rejet vient en partie du discours médiatique et gouvernemental qui, à force de vouloir nous convaincre que l’électrique est la solution miracle à tous nos maux — sauver la planète, éradiquer la pauvreté, et pourquoi pas nous préparer le déjeuner — a fini par créer une forme de résistance instinctive. Vous voyez où je veux en venir.

Mais au-delà de cette guerre idéologique entre essence et électricité, il y a quelque chose de plus profond à voir… et à apprécier. Malheureusement, certains passent à côté.
💬 Heureusement, plusieurs commentaires ont été nuancés et respectueux :
- « Ce n’est pas mon style de projet, mais je reconnais le souci du détail et l’effort investi. »
- « Le son me manque, c’est étrange… Je préfère le rugissement d’un vrai moteur, mais le projet est impressionnant. »
Et puis, il y a ceux qui réagissent sans réfléchir :
- « Encore un qui veut sauver l’environnement… » Alors que, comme mentionné dans l’entrevue, l’objectif n’a jamais été écologique. Il s’agit d’un défi technique, d’une passion pour la fabrication, et du plaisir de ressentir un couple instantané en sentier — chose qu’un moteur à essence ne peut offrir.

D’autres diront :
- « Faire 10 minutes de trail et tomber en panne de batterie, très peu pour moi. » Alors que nos tests démontrent clairement que l’autonomie est largement suffisante pour une journée complète de sentier hardcore.
🎯 Ce que je veux souligner avec ce texte, c’est que la majorité des critiques négatives viennent de personnes qui, premièrement, n’ont pas pris le temps de visionner le reportage, et deuxièmement, réagissent de manière purement émotionnelle. C’est triste, mais dans tous les domaines, l’émotion négative prend souvent le pas sur le jugement.
Tu peux ne pas adhérer à un projet parce qu’il ne correspond pas à tes valeurs. Mais tu peux tout de même reconnaître l’effort, la passion, la complexité de la réalisation et les performances hors normes du véhicule.
🛠️ Une relève qui dérange… à tort
C’est le même type de personnes qui critiquent les jeunes d’aujourd’hui parce qu’ils modifient leurs scooters ou leurs véhicules d’une manière différente de celle qu’eux pratiquaient « à l’époque ». Pourtant, au lieu de juger, on devrait se réjouir : il y a bel et bien une relève dans le monde de la scène automobile. Et plutôt que de rester scotchés à leur console, ces jeunes choisissent de se salir les mains, de créer, d’apprendre, de repousser les limites.
Ce n’est pas une question de nostalgie ou de fidélité à une époque révolue. C’est une question de passion, de transmission, et d’évolution. Le style change, les outils changent, mais l’amour de la mécanique reste intact.
🔍 En conclusion : pensez par vous-même
Plutôt que de vous enfermer dans des carcans de jugement — du genre « Ford, c’est de la marde » simplement parce que votre père le disait, et que son père avant lui pensait pareil — prenez le temps de vous forger votre propre opinion. Essayez, explorez, ouvrez vos œillères.
Ça ne veut pas dire qu’il faut tout aimer. Mais en sortant de vos réflexes conditionnés, vous découvrirez peut-être des détails, des aspects techniques ou des idées que vous ne soupçonniez même pas. Et ça, c’est déjà une forme d’ouverture. Une forme d’intelligence. Une forme de respect envers ceux qui osent créer, tester, et repousser les limites.
Dave Daneault chroniqueur 4x4setupMagazine
















